Pousser les seniors à 67 ans, et maintenir les juniors au chômage ?

Publié le par SB

Je vous partage un nouvel article de Gérard Filoche:
 

Les salariés français travaillent actuellement 37 annuités en moyenne. 37 annuités, pas 38, ni 39 ni 40 ni 41 :seulement 37. A partir de 57 ans, 2 « seniors » sur 3 ne sont plus au travail :inaptes ou licenciés, chômeurs ou en pré retraite.

Ca, c’est la vie réelle, pas les contre-vérités selon TF1, Fillon et Sarkozy. Ca fait six ans que la scélérate loi Fillon a fixé l’objectif de 40 annuités et il n’est pas atteint par l’immense majorité des salariés. Proposer 41 annuités ou « la retraite à 67 ans, » c’est proposer aux gens de sauter à la perche sans perche ! Le seul résultat c’est qu’ils n’atteignent pas l’objectif et que le niveau de leur retraite baisse…

C’est pareil en Allemagne à propos de laquelle nos médias malintentionnés parlent de « retraite à 67 ans » : en fait ce sera 67 ans en 2029. Et les salariés allemands travaillent toujours jusqu’à 57 ans en moyenne dans la vie réelle.

L’espérance de vie, elle n’augmente pas non plus autant qu’ils disent : car si elle est calculée à la naissance, il y a de gros progrès, la mortalité infantile régressant. Mais l’espérance de vie à 60 ans augmente moitié moins. Et si elle augmente c’est grâce à la retraite à 60 ans, si vous forcez les salariés à travailler 7 ans, l’espérance de vie reculera. Entre 60 et 65 ans, ce sont les plus belles années de la retraite. Entre 60 et 65 ans, ce sont les plus dures années au travail. Le stress et les AVC tuent massivement au travail.

Tous les paramètres du calamiteux rapport Charpin sur les retraites se sont révélés faux. Par exemple, le taux de naissance est infi niment plus élevé que prévu : 850 000 naissances par an depuis 2000, un véritable boom démographique.

Par exemple, les taux de chômage et d’immigration qui ont varié autrement que prévu.

Notez aussi que les « fonds de réserve » ou « de pension » sont un échec partout dans le monde. Et rien ne vient justifier le « fonds de réserve » de Lionel Jospin : celui-ci a subi le contre coup de la spéculation et a perdu 20% de sa valeur. N’ayons confi ance qu’envers les cotisations sociales, directement, en temps réel, du salaire de celui qui travaille à la pension de celui qui est en retraite. Ca, c’est du sûr. Il faut hausser les salaires et partager le travail comme cela a été fait pendant 70 ans, de 1936 à 2002 en France : travailler moins, gagner plus, pour travailler tous. Ce qui permet de répartir les richesses car il y en a assez du « tout pour le capital, rien pour le travail »…comme le crie incroyablement Sarkozy à l’OIT, Genève le 15 juin 2009.

S’il faut ajuster les cotisations, cela peut se faire, au fur et à mesure, selon les besoins en faisant une échelle mobile de la cotisation retraite pour assurer la retraite à 60 ans, et même à 55 ans pour les métiers pénibles physiquement et mentalement (le bâtiment… ou l’espérance de vie est de 65 ans…). Le niveau de tels ajustements avait été calculé par le COR, 0,36 points de hausse à partager entre salariat et patronat. C’est cette solution qu’il faut choisir : elle seule peut garantir un niveau de pension de 75 % calculé sur les 10 meilleures années, et indexé sur les salaires.

Sinon quelle absurdité honteuse de pousser les seniors à travailler plus et les juniors à travailler moins dans un moment ou la société capitaliste et la politique de Sarkozy produisent chez nous 2000 chômeurs de plus par jour !

  

Gérard Filoche, conseil national du PS

Publié dans actualité nationale

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